La guerre des guerres

Publié le par An-Yes

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Ce petit coin de nature, est l'endroit idéal pour vous parler d'un conflit sans merci, qui fit des millions de morts. La folie des hommes? Non, pas exactement. Non, juste le quotidien d'une grande fourmilière de campagne.

La frontière du territoire des fourmis noires avait été franchie. Quelques éclaireurs rouges avaient été découverts, et rapidement éliminés. Mais, l'un d'eux avait pu échapper au massacre, et retourna dans son camp informer ses chefs de guerre. L'invasion était imminente. Quelques jours suffiraient à rassembler les troupes. Les Reddas marcheraient bientôt sur leurs ennemies. Du côté des Nigras, l'on se préparait également à l'affrontement...
Vint le jour F… Au petit matin, les guerriers se jetèrent les uns vers les autres, toutes mandibules dehors. En tendant bien l'oreille, on aurait pu entendre les cris et les bruits de lutte... La lutte vint à manquer de guerriers, Reddas et Nigras se retirèrent chacun pour reprendre des forces. La nuit, les ouvrières des deux camps s'occupaient de panser les plaies des vivants et d'entasser les morts dans les caves basses de la fourmilière... Bilan du premier jour de guerre : 500 000 morts. Mais le carnage ne faisait que commencer...

Deuxième jour : Au matin, le champs de bataille se remplit à nouveau de combattants. Chaque adversaire a de nouvelles recrues. Et les Reddas surprennent les Nigras en leur opposant des janissaires! Leur propres soeurs Nigras, élevées à faire la guerre par les Reddas, qui les avaient enlevé lorsqu'elles n'étaient encore que des larves innocentes. Les Nigras sont déstabilisées. Perdent du terrain, face à ses soeurs noires qui ne les reconnaissent pas. Le bilan du deuxième joue est plus tranché : 1 000 000 de morts chez les Nigras, et seulement 200 000 chez les Reddas. Les Nigras sont en difficulté, mais ne peuvent admettre la capitulation. Elles mettent au point leur revanche du lendemain...

Le troisième jour donc, les Reddas se présentent sur le champ de bataille, prêtes à accueillir leurs futurs esclaves... Mais les Nigras sont absentes... Pas une seule fourmi noire à l'horizon! Pensant que les Nigras signent par cette absence leur rédition, elles marchent donc plus avant sur le territoire... Elles passent à proximité de la fontaine.... Un petit ruisselet s'écoule en travers de leur chemin, mais elles font fi de ce misérable obstacle! C'est alors que... Une vibration du sol leur indique qu'une grande quantité d'eau est en mouvement... Un véritable torrent déferle soudain sur les Reddas! Catastrophe! C’est la débâcle! Les Reddas sont entraînées par le flot incontrôlable, se noient par millions! En amont, les ouvrières Nigras savourent la défaite de leurs ennemies, elles ont détruit un barrage qu'elles avaient mis des mois à construire. Les Reddas balayées, Nos fourmis noires rentrent chez elles enfin victorieuses... Et dans une boîte de conserve aménagée pour l'occasion en boîte de nuit, elles célèbrent la capitulation des Reddas, qui ne reviendront jamais sur leur territoire...
FIN

Publié dans Contes

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