La malédiction, Chapitre VIII : Les sorcières

Publié le par Hermès Faxanadu

apocryphe, bonsoir, équarrissage, litière, popol


Pendant que Tyyhem se travestissait dans la ville pirate, un peu plus à l'est, au milieu d'une forêt bien sombre, il y avait un lac, et au milieu de ce lac, une petite île. Cette île était déserte, bien trop loin de toute civilisation... Et pourtant, du haut des arbres de leur forêt, les elfes y voyaient une fumée s'élever. Là, cachée sur cette petite île, une bande de sorcières avait monté un camp. Elles étaient quatre. La première était très vieille, c'était elle qui dirigeait les trois autres. La seconde s'occupait de l'entretien du camp. La troisième, la plus jeune de toutes, jouait avec un petit chat et la quatrième venait juste d'arriver… Elle était essoufflée. Les elfes rangèrent leur longue vue et reprirent leurs activités, il ne s'agissait là que de sorcières après tout.

La vieille sorcière commença à grogner :
« J'espère que tu l'as retrouvé! »
La sorcière essoufflée expliqua que tout était arrangé, qu'elle savait où le retrouver.
« Bien, bien... J'ai passé des années et des années à étudier les malédictions naturelles des forêts environnantes. Je suis à ce titre la pire des sorcières de tous les temps, et il n'est donc pas possible à mes disciples d'échouer »
Elle ordonna alors à la sorcière qui venait, de le ramener au plus vite ! La plus jeune ne savait pas trop de quoi il s'agissait, elle préférait jouer avec Popol le chat. La sorcière disciple était repartie seule chercher ce qu’elle avait laissé s’enfuir il y a quelques temps… Le fruit de tant d'années d'études et de méchanceté ne pouvait être perdu ! Sa malédiction n'était pas achevée ! Elle savait que si elle ne terminait pas son "expérience" rapidement, sa supérieure la tuerait instantanément... ou pire elle deviendrait elle même cobaye d'une nouvelle malédiction. Elle se dépêcha donc d'arriver à la côte, elle l'avait enfin retrouvé : le Monstre R...
Il était accompagné d'une gnomette absolument hideuse, une bande de pirates leur courait après. La sorcière fit donc une entrée fracassante. Ce fut un véritable carnage chez les pirates. La scène ressemblait plus à une entreprise d'équarrissage qu'à une petite plage tranquille. Elle pensait ainsi effrayer la gnomette :
« Voilà bien longtemps que l'on ne s'était pas vu sale petit monstre! Tu es encore plus hideux qu'avant il me semble… Comment cette imbécile de Rutabaga peut-elle être ta mère? Peu importe, tu vas venir avec moi »
Les trois autres sorcières avait discrètement suivi leur consœur et ne perdaient rien du spectacle, mais voyant que la gnomette était en fait un gnome légendaire, la plus vieille décida d'intervenir pour aider sa disciple. La vieille utilisa son tour le plus fourbe, mais la collision d'une malédiction naturelle et d'une malédiction artificielle eut des effets qu'elle n'attendait pas… L'explosion fut terrible, le gnome était à terre. Et alors que tout semblait perdu, Tyyhem se releva : il brillait d'une lumière éblouissante. La sorcière fut transpercée par l'épée du gnome.
Les trois autres sorcières avaient fui peu après la première explosion… La plus vieille expliqua aux autres les conséquences de ce qui venait de se passer :
« Mes sœurs, mes disciples : notre sœur a échoué ! Et elle était la seule a connaître les détails de cette malédiction qu'elle avait élaboré lors de sa retraite dans le Finistère. Nous voilà bien loin de la Bretagne, maintenant, je pense que nous devons rester ici et penser à une autre malédiction… »
La vieille voyant que la plus jeune ne l'écoutait pas et préférait changer la litière du chat, devint folle de rage. Elle lui jeta un sort que la petite n'eut aucun mal à éviter.
« Elle est effrayante... Elle est pire que moi », pensa la vieille
En revanche, Popol eut moins de chance : le sort le frappa de plein fouet. Il commença à se métamorphoser. Déçue qu'il ait perdu sa si mignonne apparence, la jeune sorcière l'emmena de l'autre côté du lac et l'abandonna à son sort.

A son retour sur l'île, une femme discutait avec la vieille sorcière. Elle lui expliquait que ces recherches sur la malédiction du monstre n’avaient pas été perdues avec la mort de sa créatrice.
« Ce monstre est venu nous voir il y a quelque temps, et il a fait des bêtises. Je vous aiderai à terminer cette malédiction mais en échange, vous élèverez une tour sur cette île et en son sommet, vous cultiverez des fleurs mais pas n'importe lesquelles : vous cultiverez des fleurs telles que celles que je porte dans mes cheveux. En voici quelques graines »
La vieille demanda comment une femme comme elle pouvait prétendre terminer les travaux d'une sorcière. En réponse, la femme aux fleurs dans les cheveux lui tendit une série de récits apocryphes concernant divers cataclysmes ayant eu lieu aux quatre coins de l'univers. La vieille accepta son marché et aussitôt, l'étrange femme disparut en leur souhaitant "Bonsoir"!


FIN du Chapitre VIII

Publié dans Contes

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