Le vent pire

Publié le par Nwman

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L'écrivain en mal d'inspiration peut parfois tout envisager. Une feuille blanche devant lui, le stylo à la main, il tremble.
L'angoisse.
Il jette un oeil dans la nuit agitée, mais n'y trouve rien de plus pour le lancer dans l'histoire. Il se tourne vers le fond de son bureau où
tout un mur d'ouvrage prouve son érudition.
"Tout un mur mais peu d'idées" pense-t- il pour l'aiguiller.
Trouver un personnage peut-être ?
Un Vampire? Non, c'est nul, et complètement surfait. Les grandes dents, la vierge effarouchée, les cierges et les croix.
Dehors, le vent devenait plus fort.
Ah, prendre un contre-pied : histoire du vent Pire ! Oui, c'est ça pense-t-il, prendre un sujet banal dans un environnement glauque et le faire évoluer avec l'histoire. Alors l'écrivain se lance dans son histoire.
L'idée lui semble bonne. Bon, empruntée à Stephen King, mais bonne quand même : mettre un écrivain dans une situation impossible et fantastique.
Mais alors qu'il est totalement pris dans ses développements, une fenêtre s'ouvre brutalement, laissant le vent s'engouffrer en sifflant. L'écrivain quitte sa page pour aller la refermer et reprend immédiatement son histoire.
"Vraiment nul mon vieux !" dit une voix sourde dans son dos.
L'écrivain sursaute, se retourne en se jetant de sa chaise pour faire face à un homme très grand et très blanc avec des lèvres rouges. Il sourit de ses grandes dents jaunes.
"Tu connais rien aux vampires toi, qu'est-ce que tu veux dire sur eux ?" lui dit-il.
"Ben, c'est une histoire" répond l'écrivain en se demandant s'il ne s'était pas endormi sur sa feuille.
"Je vais arranger ça" dit le vampire en se précipitant sur l'écrivain d'un souffle glacial. Il le mord rapidement au cou pour respecter le cliché et assomme l'écrivain.
Le lendemain, après avoir dormi lourdement, l'écrivain se réveilla dans la soirée, à la tombée de la nuit. Immédiatement il parti continuer son histoire, mais il constate qu'une dizaine de feuilles sont déjà remplies d'une écriture gothique très étrange décrivant ce qu'il venait de lui arriver.
Pris d'une véritable stupeur, il va directement à la fin de l'histoire.
Allait-il mourir, ou reverrait-il le vampire ?
"La fenêtre ouverte exhalait des senteurs chaudes et humaines qui attisaient les sens de l'écrivain..."
La phrase reste en suspens.
L'écrivain se tourne vers sa fenêtre, pris par une sensation étrange, mu par une tension particulière, il s'approche.
Elle exhale des senteurs chaudes et humaines...


FIN
 

Publié dans Contes

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